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Confondre liberté et validation
Pendant longtemps, j’ai cru que ma valeur passait par le regard de l’autre. Après avoir quitté une relation où je m’étais effacée, j’avais besoin de sentir que j’existais encore. Le simple fait qu’un homme me regarde, me désire, me parle avec intérêt, réveillait une part de moi endormie. Ce n’était pas une simple recherche de plaisir : c’était une tentative de me prouver que j’étais encore vivante, encore aimée, encore digne.
Mais ce que je n’avais pas compris, c’est que cette quête extérieure masquait un vide intérieur. Je confondais validation et amour, attention et sécurité, présence et engagement. J’étais dans l’illusion que ces relations m’aideraient à guérir. En réalité, elles repoussaient le vrai travail : celui de revenir à moi.
L’illusion du choix
Ce que je vivais, je le justifiais sous couvert de liberté : « Je suis libre, j’ai le droit d’explorer, de me réinventer. » Et c’était vrai. Mais étais-je vraiment libre quand mes choix partaient d’une blessure ? Quand chaque décision était motivée par un manque, une peur de solitude, un besoin d’être vue ?
Ce n’était pas une liberté pleine et consciente, mais une fuite déguisée. Je n’exerçais pas mon pouvoir intérieur. Je le cherchais à l’extérieur, dans les bras de ceux qui, eux-mêmes, ne savaient pas aimer autrement qu’à moitié. Le problème ne venait pas d’eux. Il venait de moi : j’attendais que quelqu’un d’autre comble un vide que moi seule pouvais remplir.
Reconnaître ses schémas
Ce chapitre de ma vie m’a permis de voir les schémas que je répétais. J’allais toujours vers les mêmes types d’hommes : inaccessibles, blessés, froids ou fuyants. À chaque fois, je me retrouvais à donner plus que je ne recevais, à espérer des signes qui ne venaient jamais, à patienter en croyant que tout allait changer.
Et pourtant, à l’intérieur, je savais. Je sentais que je méritais plus. Mais il y avait encore en moi une croyance inconsciente que l’amour devait se mériter, que je devais faire mes preuves. En comprenant cela, j’ai réalisé que ces rencontres n’étaient pas des erreurs, mais des révélateurs. Chacune d’elles m’a renvoyée à une partie de moi que je devais encore guérir.
Reprendre le pouvoir : ce n’est pas tout accepter
Reprendre son pouvoir, ce n’est pas tout expérimenter pour se prouver qu’on est libre. C’est aussi savoir dire non. Refuser de s’abandonner pour quelques miettes d’attention. Ne plus accepter que l’on piétine notre espace intérieur sous prétexte qu’on a « besoin » d’aimer ou d’être aimé(e).
L’amour véritable ne naît pas dans l’urgence de combler un vide. Il s’épanouit dans la paix retrouvée avec soi. Cette période de ma vie a été une transition : je passais d’une femme blessée qui cherchait à être aimée, à une femme qui commençait doucement à s’aimer elle-même, sans condition, sans attente.
Enseignement : on ne se trouve pas dans l’autre
C’est le cœur de cette analyse. On ne se trouve pas dans l’autre. On ne se reconstruit pas à travers l’amour que quelqu’un nous accorde. Ce n’est pas le rôle de l’autre de venir réparer ce que l’on n’a pas encore pansé en soi.
Ce chapitre m’a appris que le vrai voyage commence quand on ose se regarder en face. Quand on comprend que les expériences amoureuses sont souvent le reflet de notre relation à nous-même. Que ce que nous acceptons des autres est le miroir de ce que nous croyons mériter.
Et après ?
Se confronter à ses schémas, c’est douloureux… mais nécessaire. Ce chapitre marque une bascule : celle où l’on arrête de fuir à travers l’autre, pour enfin revenir vers soi.
Mais parfois, même en pensant avoir repris le contrôle, un autre piège peut se refermer. Un piège plus subtil. Plus spirituel. Celui qui porte le masque de la sagesse, de la guidance… mais qui cache, en réalité, une autre forme d’emprise.