Ce n’est pas l’amour qui fait mal, c’est ce qu’on croit qu’il doit être
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« Résilience » : L’Alchimie de Mon Chemin
L’absence qui confronte : quand la relation devient un miroir de manque
Entrer dans une relation avec quelqu’un d’émotionnellement absent, ce n’est pas une erreur. C’est une invitation à voir. Voir ce qu’on accepte encore, ce qu’on croit mériter, ce qu’on confond avec l’amour.
Avec Dimitri, je ne savais pas vraiment ce que je faisais. Je ne ressentais pas de passion, ni de projet, ni même d’élan clair. Mais je me suis laissée porter. Comme si, à ce moment-là, je n’avais pas la force, ni peut-être le désir, de choisir autrement. Je flottais. Dans une forme de transition confuse. Et je me suis retrouvée dans une relation où, sans m’en rendre compte, je me sentais seule à deux.
Ce n’était pas une erreur, c’était une expérience. Un miroir. Celui d’un moment où je n’étais pas alignée avec moi-même, où je n’osais pas encore poser les vraies questions : Qu’est-ce que je veux ? Qu’est-ce que je mérite ? Ce chapitre m’a enseigné que le flou dans la relation révèle souvent un flou intérieur, et que parfois, la vie place une présence absente sur notre route pour réveiller en nous l’appel à la clarté.
Ce vide n’était pas une punition. Il m’a montré combien je cherchais encore à remplir un manque intérieur en espérant que l’autre s’ajuste. Et que derrière l’absence de l’autre, se cachait une nécessité urgente : redevenir présente à moi-même.
Le choc de la présence vraie : un miroir sans masque
Quand Dorian est entré dans ma vie, il n’a rien exigé. Il ne m’a pas demandé de choisir, de lui prouver quoi que ce soit. Il m’a simplement accueillie. Avec mes doutes, mes contradictions, mes silences. Il était là sans attentes, et ça m’a bousculée. Parce que jusque-là, j’avais cru que l’amour, c’était une forme d’échange, un troc affectif, un contrat implicite.
Dorian m’a montré que l’amour pouvait exister sans condition. Sans pression. Et surtout : sans peur. C’était nouveau. Déstabilisant. Et pourtant tellement apaisant. J’ai compris que ce n’était pas lui qui me faisait peur… c’était la possibilité que ce soit réel.

Aimer ne suffit pas : il faut aussi construire
Beaucoup pensent qu’une fois qu’on a « trouvé la bonne personne », tout devient simple. C’est faux. Le lien juste ne rend pas la relation facile. Il rend la croissance possible. La première année avec Dorian m’a montré que l’amour conscient ne nous évite pas les conflits, il nous donne les outils pour les traverser.
Ce que j’ai appris, c’est que l’amour sans respect devient un terrain glissant. Et que l’amour sans communication devient un silence pesant. Ces deux éléments, chez nous, ont toujours été essentiels. Même quand le ton montait, même quand l’incompréhension s’invitait, le respect n’a jamais quitté la pièce. Il était notre boussole, ce qui nous empêchait de tomber dans la blessure de l’autre.
Dans notre couple, il n’y a jamais eu de rapport de force. Pas de jeu de pouvoir, d’interdits, ni de chantage affectif. Chacun a le droit d’être, d’exister, de penser différemment. Ce climat de sécurité permet la fluidité, même dans les moments inconfortables. Parce que quand on sait qu’on n’a rien à craindre, on peut s’ouvrir, s’ajuster, évoluer sans avoir à se protéger de l’autre. L’amour, pour durer, a besoin d’un cadre solide. Et ce cadre, ce sont nos valeurs partagées : respect, écoute, et liberté d’être soi.
L’argent, le couple et les vieux fantômes
L’argent est venu réveiller bien des mémoires. Chez moi : la peur du manque, la difficulté à recevoir, la sensation de ne pas mériter. Chez lui : une fluidité déconcertante. Il m’a fallu du temps pour comprendre que mon inconfort n’était pas une réalité universelle, mais un conditionnement ancien.
À travers notre relation, j’ai appris à reconsidérer l’abondance. Non comme un piège, mais comme un droit d’être. Dorian ne m’a jamais forcée. Il m’a simplement accompagnée, offert un regard différent. Et j’ai compris que dire oui à l’abondance, c’était aussi dire oui à moi. C’était une part essentielle de mon chemin de réconciliation.
L’amour juste : choisir chaque jour sans se posséder
Quatre ans ont passé. Nous sommes mariés. Et chaque jour, on se re-choisit. Non pas parce qu’on doit. Mais parce qu’on en a envie. Ce lien ne repose pas sur l’attente, ni sur la peur de l’abandon. Il repose sur la liberté. La confiance. L’ancrage intérieur de chacun.
Aimer, ce n’est pas s’attacher. C’est créer un espace dans lequel chacun peut respirer, évoluer, s’ouvrir. Ce n’est pas le conte de fées. C’est mieux que ça : c’est réel, imparfait, mais vivant. Un amour juste ne cherche pas à contrôler. Il accompagne. Il éclaire. Il respecte. Et il laisse libre.
Comment s’en sortir : reconnaître le vrai, lâcher le faux
Ce chapitre m’a appris une chose essentielle : on ne sort pas d’un schéma relationnel en cherchant le bon partenaire. On en sort en devenant une partenaire juste pour soi-même.
La première étape, c’est de se rencontrer. De revenir à soi avec honnêteté. Pas pour se juger, mais pour observer. Quelles parties de moi restent en attente d’un sauveur ? Où est-ce que je me fais taire pour être aimée ? Quelles blessures me poussent encore à croire que l’amour, c’est mériter, prouver, sacrifier ?
S’en sortir, ce n’est pas fuir le lien. C’est apprendre à discerner. C’est reconnaître ce qui nourrit et ce qui vide. C’est accepter de dire non à ce qui fait semblant pour dire oui à ce qui vibre vrai. Ce processus demande du courage, oui. Mais il mène à la paix. Et à une forme d’amour qu’on n’imagine même pas tant qu’on ne l’a pas vécu : un amour qui ne prend pas, mais qui révèle. Un amour qui ne domine pas, mais qui accompagne. Un amour qui ne promet rien… mais qui reste.
Alors on n’a plus besoin de contrôle, d’effort, ou de masque. On peut être là, pleinement. Et vivre une relation où chacun se sent libre, respecté, et profondément vu.
Et après…
Mais même lorsque le lien est sain, la vie continue de tester la solidité de ce que l’on bâtit. Et parfois, une vieille énergie revient taper à la porte. Une nouvelle rencontre. Un écho du passé. Une tentation. Est-ce un piège ou une initiation ?
➡️ À suivre : Résilience – Chapitre 11 – L’écho de l’ancien
Avec lumière et sagesse,
© Sandrine Lumière
Révélatrice d’identité et Auteure
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