Quand la lumière manipule l’ombre :
comprendre ce qu’on ne veut pas voir
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« Résilience » : L’Alchimie de Mon Chemin
Une quête sincère peut devenir un piège subtil
Quand on cherche à comprendre, à évoluer, à s’élever… on est prêt à accueillir ce qui semble « plus grand que soi ». C’est ce qui s’est passé à cette époque : je ne cherchais ni un homme, ni un sauveur. Je cherchais du sens. Une boussole intérieure.
Mais parfois, c’est la sincérité de cette quête qui nous rend vulnérables à ceux qui savent manipuler les codes spirituels. Elian ne s’est pas présenté comme un compagnon, mais comme un guide, un initié. Ce n’était pas son apparence qui séduisait, mais sa capacité à pénétrer des zones en moi que je n’avais pas partagées.
Et c’est là que commence le vrai piège : pas par la force, mais par l’intrusion silencieuse. Quand quelqu’un semble « savoir », on baisse notre vigilance. Et on confond intuition et fascination. Sauf que moi, je n’étais pas fascinée : j’étais méfiante. Mais cette méfiance, même présente, ne m’a pas empêchée de rester… parce que je ne comprenais pas encore d’où venait cette dissonance.
L’emprise ne crie pas, elle chuchote
L’un des enseignements les plus précieux de cette expérience, c’est que l’emprise ne ressemble pas à un cri, mais à un murmure. Elle commence par des compliments, des vérités voilées de lumière, une écoute feinte. Puis viennent les phrases insidieuses : « Tu résistes », « Tu n’es pas alignée », « Tu refuses ta mission ».
C’est une forme de culpabilisation spirituelle, où chaque doute que tu exprimes devient la preuve que tu n’as « pas compris », ou pire… que tu n’es « pas prête ».
Mais un jour, il a dit cette phrase : « Tu n’es pas contrôlable. »
Et là, j’ai compris. Ce n’était pas de moi qu’il parlait, mais de son échec. Car il n’arrivait pas à faire plier mon intuition. C’est ça qu’il ne supportait pas : je me laissais toucher, mais pas modeler.

Quand ceux qu’on aime ne comprennent pas
L’un des moments les plus sombres de ce chapitre n’est pas lié à lui, mais à la réaction de mes amis. Ces personnes que je considérais comme ma famille. Leur peur les a poussés à vouloir m’extirper de cette relation, non pas par amour, mais par stratégie.
Au lieu de m’accompagner avec respect, ils ont joué le jeu de la manipulation pour « me sauver ». Et c’est précisément ça qui m’a perdue.
Quand la trahison vient de ceux qui disent t’aimer, le doute devient total. On ne sait plus qui croire, ni quoi ressentir.
C’est là que j’ai compris une chose essentielle : ce n’est pas parce que l’autre a peur pour toi qu’il sait mieux que toi.
La peur n’est pas un guide. Et l’amour n’excuse pas les stratégies de contrôle. Ces amitiés se sont éteintes non pas parce que j’ai fermé mon cœur… mais parce qu’ils n’ont pas su écouter sans projeter.
La nuit noire… ou la perte de soi
Ce que j’ai traversé en février ne se résume pas à une nuit noire de l’âme. C’est bien plus profond, plus radical. Ce n’était pas seulement l’absence de lumière… c’était l’absence de moi.
À l’époque, je n’avais pas les mots. Je parlais de coupure émotionnelle, de vide, de froid intérieur. Ce n’est que des années plus tard que j’ai compris : j’avais vécu une dissociation.
Une forme de protection extrême du corps et de l’esprit, quand tout devient trop flou, trop lourd, trop contradictoire. Mon être s’était fragmenté. Je fonctionnais, j’agissais, je parlais… mais je n’étais plus là. Plus de lien à mes émotions, plus de ressenti subtil, plus de guidance.
Même mes êtres de lumière semblaient absents. En réalité, c’est moi qui n’étais plus accessible.
Et dans ce silence absolu, tout ce qui m’avait portée jusque-là s’était éteint. Je n’étais plus en souffrance, j’étais en suspension. Comme si mon âme s’était retirée pour me protéger, laissant mon corps continuer, à vide.
Ce n’est qu’en posant un regard rétrospectif que j’ai pu nommer cet état. Et comprendre qu’il ne s’agissait pas d’un effondrement… mais d’une fracture intérieure.
Une fracture qui allait, un jour, devenir ouverture.
La force n’est pas une armure, c’est une racine
Quand tout s’est arrêté, quand j’ai enfin mis fin à cette expérience, j’ai senti une force nouvelle. Pas un sursaut d’orgueil, pas une revanche. Mais une présence.
Ma propre présence.
Avant, ma puissance me faisait peur. Elle était brute, intense, difficile à contenir. Après cette traversée, elle est devenue subtile, enracinée, paisible.
Je ne voulais plus convaincre, ni fuir, ni me protéger. Je voulais simplement être. Et ça a tout changé.
Cette force-là, on ne la perd plus jamais. Car elle ne vient pas de la lutte, mais du choix.
Le choix de se croire, même quand personne d’autre ne vous croit.
Le choix de se choisir, même quand tout autour vous pousse à douter.
Comment revenir à soi après une dissociation ?
Sortir d’un état dissocié ne se fait pas par la force ni par des injonctions mentales. C’est un processus de reconnexion, lent, fragile, mais profondément sacré. Il commence par un choix invisible : celui de croire qu’un retour est possible, même s’il semble lointain.
J’ai compris que je ne retrouverais jamais « l’ancienne moi », et que ce n’était pas le but. Il s’agissait de laisser émerger celle qui avait survécu, celle qui portait désormais une conscience affinée, plus fine, plus profonde.
Cela passait par des gestes simples : sentir mon corps, écouter mes besoins, respecter mon rythme. Mais surtout, cela demandait une foi inébranlable, en la vie et en moi. Même quand je ne ressentais plus rien, même quand tout semblait vide, je me suis accrochée à l’idée que la lumière reviendrait.
Pas celle du ciel. Celle de mon centre.
La foi n’est pas toujours lumineuse. Parfois, elle se vit dans le noir, comme une braise à peine visible. Mais c’est elle qui m’a tenue. Qui m’a permis de croire que ce froid intérieur n’était pas la fin, mais une traversée vers un autre moi.
Et c’est cette foi, patiemment cultivée, qui m’a permis de revenir. Pas comme avant. Mais en plus vraie.
Et après ?
Traverser l’ombre, c’est comme mourir à une ancienne version de soi. Mais au bout du chemin, un nouveau monde intérieur peut naître, plus vrai, plus stable, plus aligné.
Ce chapitre m’a appris à ne plus céder à l’illusion d’une spiritualité qui enferme. À ne plus me perdre dans les mots, les promesses ou les rôles. À revenir à l’essentiel : l’amour de soi, la souveraineté, l’ancrage.
Et c’est depuis cette nouvelle base que l’amour véritable a pu entrer. Non plus pour me sauver, me réparer ou me tester. Mais pour m’accompagner. M’accueillir. M’élever.
➡️ À suivre : Résilience – Chapitre 10 – L’amour juste
Un récit de reconstruction, d’amour sans attentes… et d’apaisement face à l’argent.
Avec lumière et sagesse,
© Sandrine Lumière
Révélatrice d’identité et Auteure
Plongez dans mon univers littéraire : Mes Livres
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