Pourquoi reste-t-on dans une relation toxique,
même lorsque la souffrance est évidente ?
Cette question, beaucoup se la posent. Pourtant, lorsqu’on est au cœur du piège, la réponse est bien plus complexe qu’il n’y paraît.
Si tu n’as pas encore lu le début de l’histoire, découvre-le ici :
Résilience – Chapitre 1 – Fuir pour survivre – Une prison invisible
L’invisibilité et l’emprise : Quand l’identité s’efface
Dans cette relation, je n’existais plus. Petit à petit, sans même m’en rendre compte, j’étais devenue un simple objet dans son décor.
Les violences ne commencent jamais frontalement. Elles s’installent subtilement, à travers des remarques, des attitudes, des absences de respect.
💫 On s’adapte. On minimise. On pense que ce n’est pas si grave.
💫 On doute. Est-ce moi qui exagère ? Suis-je trop sensible ?
💫 On disparaît. Nos besoins, nos désirs, notre voix s’effacent.
Cette lente érosion de soi crée un climat où la normalité est distordue. L’amour devient contrôle, la peur devient habitude. Et surtout : on ne se voit plus en tant qu’individu.
La dissociation : L’esprit se protège en fragmentant la réalité
Lorsque j’ai subi mon premier viol, je n’ai pas mis ce mot dessus. Pourquoi ?
Parce que mon esprit n’était pas prêt.
Face à un traumatisme trop violent, le cerveau met en place un mécanisme de défense :
💫 On coupe l’émotion. Comme si ce n’était pas réel, pas si grave.
💫 On range l’événement dans un coin de l’esprit. Il devient flou, lointain.
💫 On continue d’avancer. Parce que reconnaître l’horreur nous anéantirait.
Il m’a fallu 10 ans pour accepter que ce que j’avais vécu était un viol.
Dix ans pour poser le mot, pour regarder cette vérité en face sans m’effondrer.
Ce mécanisme de dissociation est fréquent dans les relations toxiques : on survit en fragmentant ce que l’on vit, en refusant de voir l’ensemble du tableau.

Quitter la violence ne signifie pas être libre
Fuir, c’est une étape essentielle. Mais la vraie libération ne vient pas immédiatement.
Quand je suis partie, j’ai cru que tout irait mieux. Pourtant, les schémas étaient encore là, profondément ancrés.
Pourquoi ?
Parce que partir physiquement ne suffit pas. Le conditionnement émotionnel, les blessures, la culpabilité restent.
Quand mon père me rappelait les dettes qu’il avait réglées, une autre emprise se rejouait : celle de la culpabilité. Je n’avais pas encore coupé le lien avec la responsabilisation excessive et la dette affective.
La vraie sortie d’un schéma toxique ne se fait pas en quittant une personne, mais en démantelant les mécanismes internes qui nous y ont maintenus.
Comprendre avant d’agir : quand la prise de conscience ne suffit pas
L’un des enseignements clés de ce chapitre est ce constat troublant :
« J’ai accepté sans m’en rendre compte, j’ai minimisé, j’ai cru que c’était normal. »
Reconnaître un schéma toxique est une première étape, mais cela ne signifie pas encore en sortir.
Pourquoi continue-t-on à s’accrocher ? À espérer que l’amour suffira à tout réparer ?
💡 Ce chapitre explore l’illusion du compromis, cette croyance qu’il vaut mieux s’adapter que perdre. Mais à force d’accepter l’inacceptable, on se perd soi-même.
Le prochain chapitre révèle comment, malgré cette première prise de conscience, je suis restée enfermée dans un autre schéma, différent en apparence, mais tout aussi destructeur…
📖 À suivre : Résilience – Chapitre 2 – L’illusion de l’amour
Avec lumière et sagesse,
© Sandrine Lumière
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C’est ça, j’espérais aussi que l’amour et (beaucoup) de patience (en somme, prendre sur moi) , cela s’améliorerait avec le temps …. et qu’il comprendra le geste d’amour sacrificiel (le mot est lâché) que j’avais envers lui afin qu’il guérisse
Ceci dit, au final, ce n’était juste qu’une illusion du mental egotique qui ne peut s’avouer une défaite, dudit défaite concernant le couple que je formais.
C’est clair que ce n’est pas simple d’accepter l’inacceptable. Mais nous avons fait des choix, des erreurs qui nous ont permis de grandir.